Résumé de l'éditeur
La ballade de Lila K, c’est d’abord une voix : celle d’une jeune femme sensible et caustique, fragile et volontaire, qui raconte son histoire depuis le jour où des hommes en noir l’ont brutalement arrachée à sa mère, et conduite dans un Centre, mi-pensionnat mi-prison, où on l’a prise en charge.
Surdouée, asociale, polytraumatisée, Lila a tout oublié de sa vie antérieure. Elle n’a qu’une obsession : retrouver sa mère, et sa mémoire perdue.
Commence alors pour elle un chaotique apprentissage, au sein d’un univers étrangement décalé, où la sécurité semble désormais totalement assurée, mais où les livres n’ont plus droit de cité.
Au cours d’une enquête qui la mènera en marge de la légalité, Lila découvrira peu à peu son passé, et apprendra enfin ce qu’est devenue sa mère. Sa trajectoire croisera celle de nombreux personnages, parmi lesquels un maître érudit et provocateur, un éducateur aussi conventionnel que dévoué, une violoncelliste neurasthénique en mal d’enfant, une concierge vipérine, un jeune homme défiguré, un mystérieux bibliophile, un chat multicolore…
Roman d’initiation où le suspense se mêle à une troublante histoire d’amour, La ballade de Lila K est aussi un livre qui s’interroge sur les évolutions et possibles dérives de notre société.
En quelques mots
Lila est séparée de sa mère par des hommes en noir et envoyée dans un centre où elle est prise en charge et rééduquée, attachée puis nourrie au moyen d'une sonde, opérée, promenée dans un fauteuil roulant dans une grande cour survolée par des hélicoptères, mise sous calmant, massée malgré le dégoût qu'elle ressent au moindre contact. Elle réapprend à marcher et à parler. Peu à peu, sa vie reprend cohérence. Elle entreprend de dormir sous son lit pour retrouver ses sensations malgré les caméras qui la surveillent nuit et jour. Ses difficultés avérées de socialisation lui valent un régime spécial de cours particuliers. Lila est surdouée, asociale et polytraumatisée. M. Kaufmann, le thérapeute, la prend sous son aile. Il est joueur de violoncelle, gai, imprévisible et polyglotte et elle a avec lui des relations épanouissantes. A neuf ans, elle apprend des poèmes pour améliorer son expression. A la demande de la Commission qui porte un regard sur ses activités, M. Kaufmann lui impose des promenades le long d'un mur jouxtant la cour principale puis la présence de Fernand pour qu'elle cotoie d'autres personnes. Dans ce monde où les grammabook ont remplacé les livres papiers, elle découvre grâce à lui des livres, des contes, des romans, des albums illustrés, des essais d'histoire et de sociologie, des poèmes en latin, un traité d'architecture. M. Kaufmann est finalement démis de ses fonctions par les membres de la Commission et par le Grand Conseil. Soupçonné de trafic de drogue et d'activités subversives, on l'accuse de falsifier les comptes et de détourner des sommes colossales. Placé en résidence surveillée, il décède d'une crise cardiaque non sans lui avoir offert, avant de partir une boussole, une écharpe et un dictionnaire qu'elle gardera précieusement.
Lila ne sait rien de sa mère est cela est intenable. Elle a appris par M. Kaufmann qui avait promis de l'aider dans sa quête, qu'elle a été déchue de ses droits maternels quelques semaines après son arrivée dans le Centre.
Fernand est désigné comme son nouveau tuteur. Il l'emmène déjeuner chez lui avec sa femme, ancienne pensionnaire du Centre et élève de M. Kaufmann. Elle se rend chez eux toutes les semaines et dépasse sa peur du trajet. Chez Lucienne et Fernand, elle se souvient du pâté pour chat que lui donnait sa mère. Elle en vole plusieurs boîtes qu'elle mange en cachette sous son lit. Lucienne attend un enfant. A l'annonce d'une atrophie des membres supérieurs du foetus, porteur du gène de la maladie d'Huntington non prise en charge par l'assurance, elle est sommée d'interrompre sa grossesse et elle se réfugie chez le docteur Vesalius, médecin, philanthrope, proxénète, producteur de spectacles et directeur de cirque, ami des monstres et des disgraciés. Elle accouche au siège de sa Fondation et demande le divorce.
Lila s'applique à devenir une fille normale. Elle met de son côté toutes les chances de sortir du Centre à sa majorité. Elle apprend à se tenir, à se coiffer, à chatier son langage, à imiter les autres en visionnant des films et des documentaires pour faire illusion en toutes circonstances et réussir l'examen d'aptitude. Son seul but est de retrouver sa mère. Elle découvre un message codé dans la couverture du dictionnaire que lui avait offert M. Kaufmann et le déchiffre peu à peu. En 2107, elle passe brillament l'examen de fin d'études et réussit les tests d'aptitude. Elle bénéficie d'un emploi réservé à la Grande Bibliothèque bien au dessous de ses capacités, en qualité de technicienne en numérisation des documents papiers et choisit au hasard son nom de famille en ouvrant le dictionnaire à la lettre K. Elle consulte son dossier sur lequel le nom de sa mère a été soigneusement caché et emménage dans un studio dans l'immeuble de Fernand, équipé d'un dispositif d'analyses des urines dont les résultats sont transmis au médecin référent. Placée en période probatoire pendant deux ans, elle est surveillée et évaluée constamment. Elle rencontre Justinien, le magasinier. Dans le moteur de recherche, elle entre les dates de son admission afin de découvrir le nom de sa mère. Avec Justinien, elle évoque la possibilité de sortir des réserves des documents clandestinement. C'est ainsi qu'elle découvre le nom de sa mère Moïra Steiner, jeune zonarde droguée et prostituée. Elle en apprend beaucoup sur son procés et sa condamnation, son incarcération à la Centrale de Chauvigny. Elle fait la connaissance de Milo Templeton, le directeur de la Grande bibliothèque qui découvre les documents clandestins au décés de Justinien mais qui ne dit rien et aide Lila en choisissant pour elle des documents se rapportant au quartier de la Zone, aux émeutes, au terrorisme, aux opérations de maintien de l'ordre. Lila sillonne la ville et parvient à approcher la vie des autres en attendant son émancipation prononcée à l'aube de ses vingt ans. Elle se rend alors à la Zone pour approcher la prison et retrouver sa mère. Mais elle est décédée. Elle perd connaissance et se réveille à l'hôpital psychiatrique après avoir avalé un flacon entier d'anxiolytiques. Fernand raconte alors la maltraitance qu'enfant elle a subie, les fractures, les brulûres. A sa sortie de l'hôpital elle rencontre Milo clandestinement dont elle tombe amoureuse et qui lui remet le dossier de sa mère. Il résiste aux règles du Ministère qui a lancé contre lui un mandat pour entrave à l'action de la Justice. Ce dossier contient des centaines de documents qu'elle consulte la nuit, nichée dans l'ombre de son placard. Elle découvre alors le destin de sa mère et l'histoire de son enfance.
Ce que j'en ai pensé : prenant, surprenant, effrayant..mais passionnant. Et comment imagineriez vous un pays sans livres ?